LE DETOURNEUR

The Man Who Japed, Ace Books, 1956; Sagitaire, 1977


Ma première tentaitve d'humour dans le roman de S.F.
C'était un livre très médiocre, mais, pour la première fois, on perçoit mon sens de l'humour dans un roman. Je ne me prends plus autant au sérieux, et le livre n'en est que mieux équilibré. Une grande part de l'humour qui a contribué au succès de mes écrits ultérieurs apparaît sous une forme primitive dans le Détourneur...

Autre chose : il y a cette MOREC de "Moval Reclamations", une dictature qui s'étend à l'ensemble du monde; cette idée provient de ce que j'avais lu sur la Chine communiste, et sur l'incroyable pression puritaine qui s'y exerçait. J'ai pris le modèle sur les îlotiers chinois; dans ce pays, chaque pâté de maisons avait son commissaire politique. L'intérêt, c'est que quelqu'un qui verrait ce élément dans le Détourneur ne pourrait pas commettre l'erreur de me croire communiste ou marxiste, car nous avons là une tentative très, très sincère de montrer les tendances dangereuses du communisme, de l'Etat communiste... Je ne suis pas marxiste, et ce livre aurait dû fournir des indices aux astucieux...J'ai grandi à Berkeley, et il y a dans mes oeuvres une espèce de qualité quasi marxiste, parce que j'attaque l'establishment industriel avec des slogans que l'on associe au marxisme.

Dans les années 30, Berkeley était la capitale suprême du communisme pour tout l'ouest des Etats-Unis. Elle comptait une véritable communauté communiste... Même enfant, j'ai été exposé à tout ça. J'avais une babysitter membre du Parti, car on pouvait alors afficher ouvertement de telles opinions; ça fait une sacrée différence...Et tout les jours, ma babysitter me parlait de l'usine de tracteurs de Leningrad et de ses héroïques travailleurs.