L'OEIL DANS LE CIEL


Oui, oui. Autre indice qui fait qu'on ne peut pas honnêtement me dire communiste. Les communistes, je les ai parodiés et sauvagement attaqués dans l'Oeil dans le Ciel, ce qu'a remarqué Poul Anderson. Il a dit que le passage où les slogans communsites tombent du ciel et mettent le feu à une maison était une des choses les plus amusantes qu'il ait jamais lues.

Non seulement l'Oeil dans le Ciel attaquait les chasses aux sorcières de l'ère McCarthy, au cours de laquelle il a été écrit, mais il s'en prennait aussi aux communistes...

Ca a été un pur plaisir pour moi d'écrire ce livre. Il ne m'a fallu que deux semaines. Un véritable coup de vent. Soudain, j'avais la maîtrise des dialogues j'écrivais avec humour. J'ai fait une véritable percée avec ce roman. Wollheim s'en est apperçu et il l'a publié en solo... C'était la toute première fois. Avec promotion publicitaire et tout le bazar.

Je crois les personnages bons et l'idée originale. Enfin, non, elle ne l'est pas : je l'ai volée à L'Univers en Folie de Frederic Brown et adaptée. Au lieu d'un seul univers fantasmatique, j'ai pris une série d'univers fantasmatiques, irréels. C'est de là que date mon intérêt envers l'irréalité, l'univers frauduleux. En voilà l'origine...

Je ne sais pas quelle est l'alternative au réel. Il y en a plusieurs, en fait. Même " irréel " ne convient pas. Il y a un semi-réel des choses ; c'est un concept intéressant... qui pourrait vous ligoter pendant des années, rien qu'à essayer d'imaginer ce que diable pourrait bien vouloir dire " semi-réel "... Et je crois que je souscrivais à ce concept sans réaliser que je me retrouvais alors dans un cadre de référence platonicien où je considérais le monde phénoménal comme semi-réel, possédant une existence et n'étant pas une simple hallucination... J'ai abordé ce genre de problèmes pour la première fois avec L'Oeil dans le Ciel, et j'adorais ça, j'adorais de telles hypothèses. Avec l'idée que chacun vit dans un monde quelque peu différent de celui des autres.