SIVA

Valis, Bantam, 1980; Denoël; 1981


Siva vient ensuite. Mais un autre mariage avait échoué, mon marriage avec Tessa. J'avais écrit Substance Mort tandis que nous étions mariés, d'ailleurs elle touche la moitié des droits d'auteur de Substance Mort. J'avais encore perdu une femme et un enfant.

Et une fois encore, les éléments autobiographiques se sont insinués dans le livre, comme dans Coulez mes larmes. Mais cette fois-ci, j'ai reconnu que je ne pouvais pas les exclure. Inutile d'essayer, c'était sans espoir. Aussi, plutôt que de les combattre, je les ai accueillis volontairement, et j'ai écrit un roman délibérément autobiographique. Il rapelle donc davantage Confessions d'un barjo, où l'autobiographie fait son entrée par la grande porte plutôt que de se glisser par l'escalier de service.

En fait, j'avais écrit une version conventionnelle de Siva ( parue sous le titre Radio libre Albemuth, n°444 chez Denoël ) qui n'était pas du tout autobiographique, et j'ai préféré adopter à la place une forme éloignée du roman, presque un journal de ma vie, le compte rendu de mon existence.

J'ai eu une idée avec l'introduction à The Golden Man ( paru en préface à Dédales Démesurées, n° 5289 chez Presses Pocket ) dans laquelle je racontais ma vie ; et je me suis alors dit que je pouvais étendre ce procédé à tout un roman. Ce n'est donc qu'après avoir écrit cette introduction que j'ai songé à appliquer ce procédé à Siva, qui en dérive ainsi véritablement... Cette introduction est un de mes premiers textes qui ne soit pas de la fiction. Je n'en avais pas écrit tant que çà.

J'ai vu que je pouvais faire un roman en usant un mode discursif, libre, familier. Une intrigue discursive, une structure libre, et un style familier. Pour parler de moi, de mes amis. C'est ainsi que j'ai écrit Siva.