LA TRANSMIGRATION DE TIMOTHY ARCHER

The Transmigration of Timothy Archer, Simon and Schuster, 1982; Denoël, 1983


Si j'ai attrapé la grippe, c'est parce que j'ai expédié mon dernier roman, Bishop Timothy Archer (Premier titre de The Transmigration of Timothy Archer), après avoir travaillé dessus comme un maniaque ; j'ai écrit les 90 dernières pages en deux jours. Hartwell m'avait dit : " Tout dépend de ta capacité à me fournir un manuscrit achevé IMMEDIATEMENT ", aussi me suis-je littéralement tué à la tâche pour le terminer.

J'ai tenu le coup en me bourrant de café français, de scotch, d'aspirine et de sandwiches au pastrami. Et puis je l'ai fini, ce manuscrit, je suis allé le porter à la poste et je me suis aperçu que mon agent partait en vacances. Il a emporté le manuscrit avec lui et m'a téléphoné pour me dire qu'il le trouvait illisisble et que c'était la première fois de sa vie qu'il essayait de lire un roman sans y parvenir. Cela m'a crucifié. Il m'a dit qu'il ne fallait pas s'attendre à recevoir de ses nouvelles avant un bon moment parce que cela faisait cinq jours qu'il essayait de lire mon manuscrit et qu'il n'y arrivait tout bonnement pas ; il avait donc laissé tomber et passait son temps à faire de longues promenades.

Quand il a fini par regagner son bureau, il m'a appelé simplement pour me dire qu'il l'avait lu mais il ne m'a pratiquement pas fait d'autre commentaire. Il l'a envoyé à Hartwell qui était aussi en vacances pour trois semaines. Pendant tout ce temps, j'ai commencé à montrer des signes de fatigue à la fois physique et mentale ; je me suis mis à avoir des saignements gastro-intestinaux. Plus de scotch. Plus d'aspirine. Plus de sandwiches au pastrami. Le café, je ne peux pas m'en passer.

Finalement, David Hartwell a trouvé mon roman excellent et qu'il était enchanté, aussi sommes-nous parvenus à un accord. Plus tard dans la soirée, Paul Williams, mon ami, m'a appelé pour me donner plus de précisions. Ce sont les cent premières pages que David a les plus aimées et, au début, la fin l'a laissé perplexe, mais il a fini par trouver que ça allait. (En fait, je pense quant à moi que la fin est ce qu'il y a de meilleur dans ce livre, mais que diable ; il a finalement décidé de le prendre tel qu'il se présente.) Tout s'est donc bien terminé.