UBIK

Ubik, Doubleday, 1969, Ailleurs et Demain, 1970; J'ai lu, 1976


J'avais entamé Ubik de manière très conventionnelle, et tout à coup je me suis rendu compte de ce défaut, alors j'ai paniqué, j'ai décidé de risquer le paquet sur tout ce que je pouvais imaginer, et j'ai eu beaucoup de pot. J'ai eu du pot, car j'avais lu le Livre des Morts tibétain qui m'avait donné quelques idées en matière de théologie. Je disposais donc du matériau adéquat.

Mais il s'agissait d'un effort plutôt désespéré pour insuffler un peu d'originalité dans un livre dont le concept original n'était pas original.

J'écrivais toujours pour Larry Ashmead (de Doubleday), et il a beaucoup aimé Ubik. De tous les livres qu'il m'a pris, ça a même été son favori...

Cela dit, le style commence à révéler un certain désespoir, la prise de conscience d'un début de répétition systématique et une tentative pour faire du neuf. Ce qu'on perçoit dans Ubik, c'est une certaine fossilisation de mon écriture : je commence vraiment à me répéter. Il est évident que je n'avançais plus. Ubik a été une tentative désespérée pour progresser.